Motivation... >w< -|| Libre ||-

Bon, plus que cinq malheureuses minutes. Je finis de relire cette magnifique dissertation qui fait sept pages au lieu de cinq demandée. Ben oui, je parle souvent pour ne rien dire mais bon, j'obéis plus à la quantité qu'à la qualité en cours. Bref, je plie ferme mes deux copies doubles et les pose en bout de table pour que le profeseru avec ses lunettes aux montures dorées viennent me les prendre. Je range rapidement mes affaires dans mon sac et m'avachie sur ma table pour attendre la fin du cours qui se fait longue. Le prof' me relève la copie et lis rapidement les grandes lignes avant de me faire remarquer que je n'ai pas écrit mon prénom. Ayant la flemme de sortir ma trousse, je lui lance sur un ton amusé et en prime provocateur:

' Sans mon nom, la note ne s'en sortira que mieux... '

Ben oui, ce prof' ne peut pas m'encadrer, et je sens bien que j'ai dit la phrase de trop. Il fronce les sourcils et me répond sur un ton neutre mais teinté d'énervement: ' Vous allez sortir votre trousse et en prime votre cahier de liaison... Tout de suite Mr Sanders ! '. Il tape du poing sur ma table ce qui à la mérite de me faire sursauter. Je grommelle et sors ce qu'il me demande. Il prend mon cahier de liaison et écrit avec l'un de mes stylos un avertissement à ce comportement provocateur et déplacé...
La sonnerie retentie enfin, je sors de cours dans les derniers, le temps de récupérer mon carnet de liaison. Je pousse la porte du bout des doigts avant de filer et de m'engouffrer dans les long couloirs à la recherche de mon casier.

Je passe rapidement, saluant deux ou trois personnes et en donnant comme excuse bidon le fait que je suis pressé. J'arrive enfin à mon casier sauf qu'un coco squatte devant. Je hausse un sourcil et reconnais mon nouveau colocataire: Jun. Je lui adresse un faible sourire avant de lui lancer sur un ton plat mais légèrement amusé et jovial:

' Que fais-tu là ? Tu pourrais te décaler un peu s'il te plait... '

Une mèche de cheveux rebelle vient me traverser le visage. Je soupire et souffle pour me la dégager du milieu de la figure. Jun est un jeune homme original qui a son look mais que j'aime bien. Après tout, il est assez voisin du mien...

Bon, même pas bonjour ou merde... Bah, pas grave, après tout, je ne l'ai pas salué moi aussi donc à la rigueur, il me revoit juste l'ascenseur. Je le dévisage rapidement alors qu'il se frotte le front. Je peux donc en déduire qu'il a un joli mal de crâne, après tout, qui ne sort pas de cours sans un mal de crâne ?! Je me contente de hausser un sourcil avant de demander à voix basse tandis que j'ouvre la porte de mon casier:
' Tu es sûr que ça va ? '

J'écoute rapidement sa question pendant que j'ai la tête enfouie dans mon casier pour en tirer deux gros bouquins et un classeur. J'en profite pour vider mon sac. Je ferme la porte du casier et en retire la clef avant de lui répondre sur un ton plat mais légèrement agacé, non pas par lui, mais par les cours qui se suivent et se ressemblent:

' Bah, je viens de me shopper deux heures de colle pour une, soit-disant, insolence... J'étais en dissert' de français... Je ne peux pas me blairer le prof' et c'est étrangement réciproque... '

Jun devient soudain livide et s'écroule légèrement sur le casier derrière lui. Par réflexe et bienveillance - oui oui, faut y croire... - je le soutiens un minimum avant de manquer de me ramasser, entraîné dans sa petite chute. Je me redresse avant de gouter le sol et toise le jeune asiatique avec un air suspect. Oui, je commence à reconnaître l'origine de ses effets, non pas pour les avoir vécu, quoique... Mais surtout pour l'avoir que trop vu... Je me poste face à lui et prends un air légèrement autoritaire:

' Ca t'amuse de te détruire à petit feu ? Et ne viens pas me sortir que c'est une vilaine gastro... Je ne suis pas né de la dernière pluie... '

Et puis, son ultime phrase m'enlève tous doutes possibles. Je roule des yeux avant de le fixer comme un prédateur prêt à attaquer sa proie sauf que je ne compte pas le bouffer...

' Ne me prends pas pour un con... '

Ces quelques mots articulés sur un ton brute et froid, plein de dégout. Mon frère, Tom, lui aussi était dépenant à cette saloperie, je n'ai jamais pu le digérer et à présent, je ne peux plus me blairer toute substance illicite. Je le regarde se masser les tempes avec un air agacé. Je respire lentement, posant ma respiration et attendant que Jun se remette de ses émotions. C'est fou ce que cette connerie de drogue peut vous foutre dans des états secondaires et lamentables. C'est limite à en pleurer sauf que je n'ai aucune pitié pour ce genre d'inergumènes qui en prend.

' Bah, tu devrais allé à l'infir... '

Soudain Jun s'écroule au sol, inerte et inconscient. Je retiens un cri de stupeur, seul un frisson me parcourt tout le corps. Restant immobile, je regarde autour de moi. La sonnerie ayant retentie, plus personne dans les couloirs. Bon, je ne vais pas le laisse ici dans cet état même si je me serais passer de jouer les sapeurs pompiers, et puis, donne excuse pour sécher les cours. Je m'agenouille à côté de Jun et le redresse un peu avec peine pour qu'il soit adossé à un casier. La seule fois qu'on a eu cours sur les premiers gestes de secourisme, j'avais rien écouté pensant que ça ne me servirait jamais. Ben je me trompais apparemment... Je lance sur un voix posée mais teintée par une légère frayeur:

' Jun... Tu m'entends... Réponds-moi... Dit quelque chose... Et merde... '

Ne pas céder à la colère et à la surprise, c'est dur lorsqu'on a un toxico face à soi qui, en plus, a décroché de ce monde. Toujours à geniux face à lui, je cherche du regard quelqu'un à interpeller. Erf...

Zen... Je respire un bon coup avant d'attraper mon portable. J'hésite à appeler l'infirmerie, je ne voudrais pas que Jun ait honte pour avoir été dans cet état face à l'administration du lycée mais à la fois, je ne vais pas le laisser crever dans son coin. Me décidant, je tape le numéro de l'infirmerie que je trouve dans mon agenda. Je tombe sur une sonnerie qui signale que mon interlocuteur est occupé. Jamaids là quand il le faut, c'est pas possible... Je fourre le portable dans ma poche et regarde avec appréhension Jun. Comment lui faire reprendre conscience... Trois baffes dans la gueule pourraient être efficaces et en plus ça défoule... Mais bon, ce pauvre gars n'est pour rien. Enfin, après tout, il n'avait qu'à pas s'injecter cette merde dans le corps, qu'il assume les conséquences... Rhoo, faut que j'arrête avec mon egocentrisme et ma vision du monde. Je me lève et regarde les alentours, ne voulant pas le laisser seul mais pourtant je veux aller chercher de l'aide... Dur dilemne...

Cinq minutes que j'attends sans rien faire. Bon, faudrait que je me décide à quelque chose avant que l'autre ne se retrouve six pieds sous terre. Je recompose le numéro et tombe sur la voix sèche de l'infirmière.

' S'il vous plait, dans le couloir entre les salles 5 et 7, j'ai trouvé un jeune homme inconscient... Si vous pouvez venir l'aider... '

L'infirmière me demande mon prénom, je lui réponds bien gentiment. Elle me dit qu'elle arrive dans quelques minutes et que je dois patienter avec le jeune homme concerné, soit Jun. Une fois racroché, je me tourne vers Jun et lui lance, même s'il ne risque pas de m'entendre:

' C'est malin... '

Lorsqu'il se réveille d'un seul trait, je sursaute et étant accroupi en face de lui, je tombe bêtement sur le cul. Assis de manière élégante au sol, je le regarde bizarrement. Jun se jette sur son bras avant de le compresser et de commencer à pleurer de douleur. Je me relève rapidement et m'époussette le pantalon. Il m'agresse d'un seul coup en me disant de l'achever. La respiration aussi saccadée que la sienne, je reste sans voix et articule en tremblant légèrement:

' L'infirmière va arriver... Tâche de... te calmer... '

J'essaye de lui lancer un regard confiant pour qu'il se rassure. Je m'accroupie à côté de lui et lui demande de me montrer son bras. Je me doute qu'il va garder sa main dessus mais c'est histoire de faire quelque chose et de voir si je peux l'aider. Il faut dire que l'infirmerie est à l'autre bout du lycée.

' Ecoute moi... Calme-toi... Montre moi ton bras... Tout de suite... '

Mon ton hésitant du début devient grave et autoritaire. C'est que la peur a pris le dessus et pour le coup je deviens assez autoritaire. Tant qu'il m'obéit, ça devrait aller.
Bon, qu'est ce qu'elle fout cette fouttue cruche d'infirmière. Je lance un regard patient à Jun et légèrement réconfortant. Même si je ne le dis pas, je le pense très fort: il doit s'accrocher et décrocher de cette merde... Je ne tiens pas à avoir un coloc' toxico qui rentre tous les soirs detroy limite à en crever...

[ Le mien n'est pas mieux... X_______________x ]